Marche du Monde

Je suis la Flamme

Dans le noir je dérive.

C’est ainsi

Que va la marche du Monde

Dans lequel nous vivons.

A tâtons je cherche

Où est le guidon ;

Quand la marche du Monde s’interrompt

Que reste-t-il de nos cœurs ?

Ils vibrent sur un diapason

De nos êtres intérieurs.

 

Je suis la marche

En équilibre précaire

Le long des canyons

De la dérision.

Sur cet équilibre précaire je cherche

La raison qui a guidé le monde

A sa perte.

C’est la Marche du monde

Qui est obsolète.

Sur ma voie

 

Je suis là

Sur ma voie.

 

Je contemple

Tout ce qu’il y a

Autour de moi.

 

En bas, en bas,

Tout en bas

Je sais que je suis passée par là.

 

En bas, en bas,

Tout là-bas

Je sais que je n’y reviendrai pas.

 

L’horizon

Se profile devant moi.

 

Alors, je la vois

Oui, je la vois

 

Elle est là,

Elle est là,

Ma petite lumière de foi.

 

Frétillante de joie,

Toute contente d’être là,

Elle chante de toute sa voix :

 

« Va, va là-bas

Tu trouveras ta voie.

Suis-moi, suis- moi !

Je sais où tu vas. »

 

Je la crois.

 

Oui, je la crois !

 

Je sais que, partout où elle ira,

J’illuminerai la route de mes pas.

Danseuse Lumière

 

Elle répandait sa lumière

Comme une étoile au firmament.

 

Elle était danseuse lumière ;

Sa brillance était telle

Qu’elle en devenait éblouissante.

 

Mais ses ombres internes

L’empêchaient de percevoir

Combien elle était étincelante.

 

Elle se sentait aveugle

Face à son propre rayonnement.

 

La vie lui dit alors :

 

« Illumine de tes pas

Les ombres qui vocifèrent.

Ne leur donne aucune matière ;

Sois bien éclairée

Par ta propre lumière.

 

Ne laisse surtout pas

Les ombres guider ta voie.

 

Elles ne savent pas

Où tu vas.

 

Pas à pas

Ose révéler la lumière

Qui dort en toi…

 

Alors seulement tu briseras

Toutes tes barrières. »

Force Intérieure

 

Tout tombe et se délace

Chaque masque lentement s’efface

Un nouveau commencement

Se déroule à présent.

 

Je n’ai rien d’autre à faire

Qu’être moi-même

A chaque instant

D’une vie sereine.

 

Alors, elle apparaît

Lointaine et accessible

Comme une petite lueur

Au fin fond

D’un immense tunnel.

 

Je n’ai qu’à la suivre

Pour qu’elle m’emmène ailleurs.

 

Elle surpasse les terreurs

Et les égarements.

 

Je vais en direction

De l’infiniment grand.

Dans la Joie

Et la bonne humeur !

 

Je n’ai qu’à prendre le courant

Et tendre mes ailes

Pour atteindre le firmament.

 

Je n’ai plus peur

De penser autrement

Ni de détenir

Un point de vue différent.

 

J’ai confiance

En la suite des événements.

 

Une nouvelle force

M’illumine maintenant.

Elle scintille tellement

Qu’elle brille de l’intérieur.

 

La voilà,

Ma Force Intérieure.

 

 

Déterminée

 

J’avance, à pas feutrés.

Je profite du silence

De mes pensées.

 

J’avance,

Malgré mes peurs.

 

J’avance,

Malgré mes erreurs.

 

J’avance,

Malgré la douleur.

 

Chaque fois

Que surviennent mes freins

J’y reviens,

Du soir au matin.

 

Sans un regard en coin

J’avance.

Sans un regard en arrière

Je m’élance.

 

Dans mon élan

La route se distend.

Ses contours m’apparaissent,

Flous et indistincts.

 

Mais je sais que rien

Ne pourra m’empêcher

De progresser sur mon chemin.

 

Je ne me laisserai pas freiner.

 

Je suis déterminée à me relever

A chaque fois.

A chaque fois

Que se percutent

Les blessures en moi.

 

Je suis déterminée à avancer

A chaque fois

Que s’abattent

Les vagues de l’anxiété.

 

Le sable tourbillonne,

La terre se fendille,

Mais le cœur

Jamais ne s’arrête.

 

J’étends mes ailes

Et brave la tempête.

 

Je suis déterminée.

 

Emportée par les vagues

Je me laisse noyer

Pour mieux remonter.

 

Je suis déterminée.

Et rien ne pourra m’arrêter.

 

 

 

 

Giants

L’eau de la vie

Coule entre nos mains

Construit sereinement demain

Et façonne notre magie.

 

Sagesse antique,

Rituels initiatiques,

Grands sont les liens

Qui nous unissent.

 

Y pensons-nous parfois ?

Nous terrons-nous à ce point

Au fond de notre petit moi ?

 

Celui qui craint,

Celui qui se plaint,

Et raisonne en quatrains.

 

Un, deux, trois

Jugé !

Quatre, cinq, six

Rangé !

 

Sept, huit, neuf

Classé !

Dix, onze, douze

Figé !

 

De moi, je sais ce qui va

Des autres, ce qui ne va pas.

Ce n’est pas moi, pas moi

Je ne suis responsable de rien

Mais j’n’en pense pas moins !

 

Viens, viens, viens

Tendons-nous la main.

Silence des actes,

Paix de nos pensées.

 

Viens, viens, viens

Fragile instant

Moment serein

 

Où tout s’éteint…

 

… Puis ressurgit,

Différemment.

 

Il est temps à présent

De nous unir pour demain.

Mon Cœur Vivant

 

Je suis mon cœur

Dans les abîmes du temps.

Je sais qu’il me guide

Vers ce qui m’attend.

 

Son mécanisme s’enclenche

Malgré le vent cinglant,

Les tempêtes innombrables

Et les échecs cuisants.

 

C’est la force incroyable

Du Cœur Vivant.

 

Palpitant là-dedans

L’impulsion de vie.

Sous les auspices du temps

J’écoute son chant

Si bienfaisant.

 

Je sais que tu t’es craquelé,

Je sais que tu t’es même brisé,

Mais tu fonctionnes toujours autant.

 

Oh mon Cœur Vivant !

Comme je suis fière

De te sentir battre

Si fidèlement.

 

Rappelle-moi constamment

De ne pas reproduire les mêmes erreurs

A tout bout de champ.

Apprends-moi à présent

A voir d’un œil nouveau

Tout ce qui m’entoure maintenant.

 

Sans toi rien ne fonctionne,

Sans toi rien ne fait sens.

 

Oh, Cœur Vivant.

 

Si brillant,

Si épatant.

Sous ton élan

Je retrouve tout mon allant.

 

Apprends-moi encore

Ce que j’ai laissé de si important.

Montre-moi encore

Tout ce que tu ressens.

 

Oh, mon Cœur Vivant.

Tu es toujours si plein d’allant

Si retentissant !

 

Je me laisse aller à ton chant

Tranquillement, sereinement

Tandis que s’égrène le temps

Du changement.

 

Chaque battement

Me renvoie à l’ici et maintenant.

Chante, chante et façonne

Ce qui t’attire réellement.

Danse, danse et résonne

L’écho du temps.

 

Je te fais confiance

Ô Cœur Vivant.

Tu n’as nulle défaillance

Malgré les ouragans.

 

Vis pour toujours et à jamais,

Ô si cher Cœur Vivant !

 

 

 

 

Ombres et Lumière

Force et fragilité liées

Fleur de soleil

Sans cesse renouvelée.

 

Peurs absurdes

Qu’il faut affronter

D’un regard clair et appuyé.

Les rêves palpitent

Et poussent sur l’anxiété.

 

Je suis ombres et lumière.

 

Quand vient l’adversité,

C’est dans la difficulté

Que se forge notre caractère.

Je suis ombres et lumière.

 

Partage inné

Mais trop souvent éphémère

Battu sous les vents

De nos vieilles rengaines.

 

Pourquoi, nous qui affrontons le vent

Sommes-nous terrifiés à ce point

Par notre propre lumière ?

 

Dans les ondes du vent

Je me glisse tout doucement

Dans un vœu fervent

De le suivre honnêtement.

 

Ce vent de la vie

Parfois gronde sous la tête

Se mue en tempête,

Me laissant démuni.

 

Dans les bourrasques de l’être,

Je hurle ma peur

De finir broyé

Consumé de rancœur.

 

Parce que je suis

Ombres et Lumière.

 

—————- Deuxième version —————

J’avance sans peur

Dans l’existence.

Tout me paraît enchanteur

Et excitant.

Jamais je ne me lasserais

De vivre !

 

Mais je suis ombres et lumière.

 

Vient le temps

Où je comprends

Toutes les idées

Qui s’échangent autour de moi

En toute liberté.

 

Je les attrape, papillons de couleurs

Et les façonne à ma manière.

 

Tout à coup mon monde change

Vacille, chancelle et bascule

Face à tous ces concepts

Que j’engloutis goulûment,

Sans me demander

Ce qui m’aiderait vraiment.

 

Et je suis ombres et lumière.

 

Je pense faire au mieux

Je repousse ce qui me dérange

Sans m’attarder outre mesure

Sur les conséquences.

 

Je suis le mouvement,

Incapable d’être seul,

Et je m’éloigne, tout doucement,

De la vérité de mon cœur.

 

L’amour devient faiblesse,

Les larmes proscrites,

La colère à bannir,

La joie à canaliser,

L’angoisse bien présente.

 

Je suis ombres et lumière.

 

Je dissous mon identité

Dans le statut qu’on veut bien me donner.

Dans les actions que j’entreprends,

Dans mes idéaux, mes qualités, mes défauts.

Dans l’ombre des vrais sentiments.

 

Je ne sais plus vraiment

Vivre dans le présent

En harmonie avec la Vie.

Qui je suis ?

Je l’ai oublié

Depuis longtemps.

 

Car je suis

Ombres et lumière

L’ombre de la lumière ?

Ou encore la lumière de l’ombre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je navigue

(poème à format de chanson.)

 

Dans l’immensité

Des choix possibles,

Je navigue.

 

Dans la diversité

Des rencontres fortuites,

Je navigue.

 

Sur cette Terre où je naquis,

Et où je vis,

Je navigue.

 

Je navigue encore, encore

Encore, encore

Chercheur de trésors, trésors,

Trésors, trésors

Je brise ma digue, ma digue

Ma digue, ma digue

Qui doucement se vide,

S’évide.

 

Je navigue encore,

Vers ces rivages que j’ignore,

Je navigue encore,

Vers ma Terre d’Or.

 

Les flots surgissent, me portent

Et m’emportent, m’emportent

Vers ces rivages que j’ignore,

Que j’ignore.

 

Je navigue, encore.

 

 

Fleur de Vie

 

 

Elle transpirait, les poumons enflammés et la peau brûlante.

Sa poitrine était comprimée dans un étau, ses jambes aussi lourdes que des ancres.

La jeune femme s’arrêta de courir. Elle se sentait à bout de souffle.

Ses angoisses la tenaillaient comme une paire de ciseaux.

Elle ne savait pas quoi faire pour respirer.

Elle regarda devant elle ; rien qu’elle pût distinguer.

Elle regarda derrière elle ; le chemin d’où elle était venue…

Refermé. 

Elle observa alors avec attention l’endroit où elle se trouvait. Fougères, orties, ronces, plantes grimpantes, tout semblait exploser dans une formidable diversité de formes et de couleurs. Les racines débordaient du sol comme du lait oublié dans une casserole. Les feuilles des buissons couvraient jalousement des bourgeons tout en rondeurs, d’une douceur voluptueuse.

Oubliant sa détresse, elle s’agenouilla devant un plant à l’écart, intriguée.

Elle ressentait presque une forme de mélancolie en le considérant ainsi. Elle ne savait pas très bien d’où lui venait cette impression, mais elle la savait vraie.

Elle l’observa très attentivement et souleva la masse de feuilles jaunies. Là, croulantes sous le poids de l’agonie, des fleurs fanées se tenaient aussi voûtées que des vieilles femmes. Leurs robes défraîchies semblaient dépourvues d’énergie vitale. 

Pourtant, quelque chose l’appelait.

Un effleurement subtil, profond, qui l’appelait au cœur d’elle-même.

Et elle sut.

Quelque chose battait dans les fleurs.

Quelque chose parcourait tout le plant, de la cime aux racines ; une onde magnétique à peine perceptible.

L’émotion la saisit brutalement. La compassion enserra sa poitrine pour l’ouvrir entièrement, comme une fenêtre déversant ses larmes de vie jusque dans ses paupières.

Son cœur devint éponge, dégorgeant craintes, ténèbres et égarements.

Alors, elle ouvrit les mains.

Ses paumes s’envolèrent vers les fleurs comme autant de caresses.

Ses doigts effleurèrent les pétales avec une infinie délicatesse.

Elle referma les paupières.

Sa souffle se ralentit. Il emmena avec lui peur, détresse et anxiété, comme autant d’oiseaux qui prenaient leur envol dans un ciel d’harmonie et de liberté.

Sa respiration se mit à battre à l’énergie de cette toute petite vie.

Des racines d’affection pure poussèrent dans son cœur. Elles sortirent de sa poitrine, enveloppèrent les pétales fanées dans une lumière douce, chaude et apaisante.

 

Tout recommença.

 

Elle ouvrit ses mains…

 

 

Face à elle, de magnifiques roses.